Pierre Naville

Pierre Naville, né en 1904 à Paris et mort en 1993, aussi à Paris, était un écrivain, homme politique et sociologue français.

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Pierre Naville, né en 1904 à Paris[1] et mort en 1993, aussi à Paris, était un écrivain, homme politique et sociologue français. Surréaliste de 1924 à 1926, communiste jusqu'en 1928, puis trotskiste avant de rejoindre le PSU, il a mené en parallèle de son engagement politique une carrière de sociologue du travail.

Biographie

Issu de la haute bourgeoisie genevoise et parisienne, son père, banquier et ami d'André Gide, Pierre Naville fait ses études à l'École Alsacienne, où il obtient le baccalauréat de philosophie, puis à la Sorbonne. Il admire Henri Bergson et Albert Einstein et s'enthousiasme pour la science du comportement que développe John Broadus Watson. Intéressé par la politique, il suit attentivement les événements qui se déroulent en Russie. [2] Il noue des liens d'amitié avec Georges Politzer et Henri Lefebvre dont il partage l'intérêt pour le marxisme.

En 1922, il fonde avec Philippe Soupault, Francis Gérard (pseudonyme de Gérard Rosenthal), Max Jacob, Louis Aragon, Blaise Cendrars et Mathias Lübeck la revue d'avant-garde l'Œuf dur qui publie ses premiers poèmes. Il fait la connaissance de André Breton à Lorient (Morbihan) en juillet 1924. Il pratique l'écriture automatique, et grâce à son père, les éditions Gallimard publie le récit poétique «Les Reines de la main gauche». [3]

Co-directeur avec Benjamin Péret des trois premiers numéros de la revue La Révolution surréaliste, il ouvre le Bureau de recherches surréalistes, au 15 rue de Grenelle, dans un immeuble qui appartient à son père (11 octobre 1924). La parution du troisième numéro de La Révolution surréaliste, le 15 avril 1925, marque le début d'une prise de distance entre Breton et Naville. Pour deux raisons principales. Son article «Existe-t-il une peinture "surréaliste" ?» : «Plus personne n'ignore qu'il n'y a pas de peinture surréaliste». Ses doutes sur les réelles capacités du groupe surréaliste à «changer la vie». Pour lui, il importe de savoir «si l'idée de révolution doit prendre le pas sur l'idée surréaliste, si l'une est la rançon de l'autre ou si les deux vont de pair».

Les «Adresses» au Pape, au Dalai-Lama, aux «médecins-chefs des asiles de fous», rédigées par Antonin Artaud lui paraissent de vaines provocations. Pierre Naville voudrait que le groupe passe d'une révolte littéraire à l'action révolutionnaire. Sur ce point, Breton répond : «Nous demeurons acquis au principe de toute action révolutionnaire, lorsque bien même elle prendrait pour point de départ une lutte des classes, et pourvu uniquement qu'elle mène assez loin.»[4]

Cette même année 1925, il effectue son service militaire. Il passe en conseil de guerre pour «outrage au drapeau français». Il entre en contact avec les intellectuels communistes qui dirigent la revue Clarté et fait la liaison avec les surréalistes. Il participe à la déclaration commune publiée dans le quotidien L'Humanité : «La révolution ne peut être conçue que sous sa forme économique et sociale», il ne peut y avoir de «conception surréaliste de la révolution». [5]

En 1926, il publie un texte intitulé La Révolution et les Intellectuels (Que peuvent faire les surréalistes) , où il tente de faire évoluer le surréalisme vers le marxisme. Ce texte provoque la rupture avec le groupe surréaliste, quoique l'orientation du mouvement ne semble pas différente. Breton : «Il n'est personne de nous qui ne souhaite le passage du pouvoir des mains de la bourgeoisie à celles du prolétariat. En attendant, il n'est pas moins indispensable, selon nous, que les expériences de la vie intérieure se poursuivent et cela, évidemment, sans contrôle extérieur, même marxiste.» Naville adhère au parti communiste français qui lui demande de prendre la direction de la revue Clarté[6]. Les surréalistes Louis Aragon, Jacques Baron, Breton, Paul Éluard, Benjamin Péret et Pierre Unik adhèrent au PCF en janvier 1927[7].

Il se tient informé de ce qui se passe en URSS grâce à Victor Serge dont il publie dans Clarté un chapitre de L'An I de la révolution russe[8]. En 1927, il est membre de la délégation qui rend visite à Léon Trotsky à Moscou. Toujours dans Clarté, il publie le Testament de Lénine, tenu secret par Staline. Ces publications entraînent son exclusion du PCF en 1928. Par conséquent, il adhère au Parti Ouvrier Mondialiste qui se réclame de Trotsky.

Pierre Naville participe aux activités politiques et journalistiques de l'extrême gauche française. En 1936, il adhère à la IVe Mondiale[9]. Malgré son engagement auprès de Trotski en exil aux côtés de Jean Van Heijenoort, il sera progressivement déçu par les positions de ce dernier et rompt avec le courant en 1939.

Fait prisonnier en 1940 puis libéré en 1941, il reprend ses études de philosophie, devient conseiller d'orientation professionnelle avant d'entrer au CNRS. Appelé directeur de recherches en 1947, il travaille avec Georges Friedmann au Centre d'études sociologiques, consacrant ses travaux à la psycho-sociologie du travail, à l'étude de l'automation, de la société industrielle, à la psychologie du comportement. Il s'intéresse aussi aux stratèges et théoriciens de la guerre, surtout Clausewitz, dont il supervise la traduction et édite l'œuvre complète. La publication du Nouveau Léviathan, en 1957, montre qu'il n'a jamais cessé de réfléchir en historien et en philosophe sous couvert de sociologue et d'économiste[10].

Politiquement, Pierre Naville tente de créer une gauche marxiste démarqué du stalinisme et fonde La Revue mondiale.

En passant par le Parti socialiste unitaire (dit «premier PSU»), il persiste dans sa volonté à initier une gauche moderne au sein du Parti socialiste de gauche (PSG) puis de l'UGS avant de participer à la fondation du PSU sous la Vème République.

Il y reste fidèle malgré son opposition aux «réalistes» Gilles Martinet ou Michel Rocard et son rejet total de François Mitterrand.

Ouvrages

Politiques et sociologiques
Autres

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. "1903" pour Adam Biro & René Passeron, Dictionnaire général du surréalisme, Office du livre, Fribourg, Suisse, page 298
  2. Entretien Alain Cuénot et Maurice Nadeau, dans La Quinzaine littéraire n°972, 1er juillet 2008, p. 27-28.
  3. La Quinzaine littéraire, art. cit.
  4. Henri Béhar, André Breton. Le Grand indésirable, Fayard, 2005, Calmann-Lévy 1990, page 198. André Breton, Œuvres complètes, tome 1», Gallimard, Paris, 1988, page 906. La Quinzaine littéraire, art. cit.
  5. La Quinzaine littéraire, art. cit.
  6. La Quinzaine littéraire, art. cit.
  7. Marguerite Bonnet «Chronologie d'André Breton. Œuvres complètes, tome 1», Gallimard, p. LIII.
  8. Biro & Passeron, op. cit.
  9. La Quinzaine littéraire, art. cit.
  10. La Quinzaine littéraire, art. cit.

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