Cubisme

Le cubisme est un mouvement artistique qui s'est développé de 1907 à 1914 à l'initiative des peintres Georges Braque et Pablo Picasso.



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Définitions :

  • Mouvement artistique développé à Paris autour de Pablo Picasso et Georges Braque, à partir de l'interprétation du monde selon des volumes élémentaires entreprise par Paul Cézanne : le cubisme décompose les objets et les personnes pour en atteindre l'essence par la juxtaposition de ... (source : cinema.expressionnisme.bifi)

Le cubisme est un mouvement artistique qui s'est développé de 1907 à 1914 à l'initiative des peintres Georges Braque et Pablo Picasso. Après la Première Guerre mondiale, le mouvement s'essouffle, avant de s'éteindre vers les années 1920.

L'origine du mot

Le terme cubisme provient d'une réflexion d'Henri Matisse, relayée par le critique d'art Louis Vauxcelles, qui, pour décrire un tableau de Braque, parla de «petits cubes».

Le concept

Le cubisme prend sa source dans une lettre de Cézanne à Émile Bernard, du 15 avril 1904, de laquelle sera tirée une phrase fréquemment répétée pour justifier les théories cubistes : «Traitez la nature par le cylindre, la sphère, le cône, le tout mis en perspective, soit que chaque côté d'un objet, d'un plan, se dirige vers un point central.» Cependant la suite de cette phrase est fréquemment occultée : «Les lignes parallèles à l'horizon donnent l'étendue, soit une section de la nature ou, si vous aimez mieux, du spectacle que le Pater Omnipotens Æterne Deus étale devant nos yeux. Les lignes perpendiculaires à cet horizon donnent la profondeur. Or, la nature, pour nous hommes, est plus en profondeur qu'en surface, d'où l'obligation d'introduire dans nos vibrations de lumière, représentées par les rouges et les jaunes, une somme suffisante de bleutés, pour faire sentir l'air.»

Le Cubisme veut aussi se justifier et se rattacher à Cézanne par la recherche d'une solidité et d'une densité en réaction aux recherches des effets lumineux et atmosphériques des Impressionnistes qui, du moins dans un certain nombre de paysages, tendent à noyer et éthérer les volumes dans des papillotements de couleurs. Mais ici encore, c'est probablement aller au-delà de ce que prônait Cézanne.

C'est par conséquent probablement sur un malentendu qu'à partir de 1907 et les Demoiselles d'Avignon ou Bordel d'Avignon (reconnues le plus souvent comme le premier tableau cubiste) Picasso et Braque appliqueront leurs théories, non seulement aux paysages ainsi qu'aux natures mortes ainsi qu'à la figure humaine.

A partir de 1910, avec ce qu'on nommera le cubisme analytique, ces deux peintres vont affirmer une rupture avec la vision classique déjà entamée depuis quatre ans. Ils abandonnent l'unicité de point de vue du motif pour en introduire de multiples sous des angles divers, superposés ou enchevêtrés dans une même œuvre. Ils s'affranchissent de la perspective pour donner une importance prépondérante aux plans dans l'éclatement des volumes.

Apollinaire et sa promotion (1904)

Grand admirateur de Cézanne, auquel il rêva de consacrer une longue étude qui ne vit jamais le jour, le poète Guillaume Apollinaire fut le défenseur des peintres cubistes aux premiers jours. C'est lui qui leur inspira ou qui décela ou, plus probablement, qui imagina dans l'analyse de leurs œuvres, avec un certain lyrisme, une dimension métaphysique.

En 1908, il rédige la préface du catalogue d'une exposition dans laquelle il décrit les trois vertus plastiques, reprise en introduction des Peintres cubistes. L'idéologie cubiste est entièrement contenue dans ce livre.

L'idée principale d'Apollinaire est l'obligation de la destruction de la notion d'un Dieu créateur remplacé par la notion que chaque homme est Dieu lui-même, étant donné qu'il prend conscience de sa divinité, et qu'en conséquence, les hommes n'ont aucune raison pour vouer un culte à la nature, qui n'est tandis qu'un aspect minuscule, passager et périssable de l'univers. La grande préoccupation d'Apollinaire est de voir, ainsi qu'il le dit, "la nature terrassée". Il juge le culte de la nature comme l'unique obstacle à la possession de ce qu'il appelle la "pureté", l'unique obstacle à la conquête de l'absolu par l'humanité. Aux formes terrestres, il oppose "la grandeur des formes métaphysiques"; "en deçà de l'éternité, rédigé-il, dansent les mortelles formes de l'amour, et le nom de nature résume leur maudite discipline"[1]

Cette forme de révolution religieuse ou métaphysique au nom de l'art pictural, et aboutissant dans ce dernier à une rupture avec le respect de la nature, rupture avec la peinture ancienne et de l'ensemble des temps, déformation sans limites et non-figuratisme, fut contestée. Léon Gard (1901-1979, peintre et écrivain d'art) rédigé : "La difficulté de la position d'Apollinaire est que la suppression du culte de la nature n'empêche pas cette nature d'exister, et n'empêche pas que nous en fassions partie. Le véritable obstacle à ce que nous, créatures de la nature, possédions l'absolu, n'est par conséquent pas le culte de la nature mais la nature elle-même. Et si on pense, avec quelque apparence de raison, que la nature, aussi grande qu'elle soit, n'est pas l'absolu, il faut aussi penser que les créatures de la nature ne peuvent considérer l'absolu qu'à travers la nature en remontant à son créateur. "[2]

Cependant, les œuvres d'Apollinaire ont-elles un rapport direct avec le cubisme ? On peut retrouver à travers ses rédigés l'influence du mouvement. A titre d'exemple, ses Calligrammes laissent entrevoir une analyse poussée des caractéristiques du cubisme, les formes et les lettres, leur grandeur et leur placement au sein même de la page. L'aspect pictural est mis en avant, sans pour tout autant retirer de l'intérêt au contenu. Notons tout de même que tout est relatif selon la vision du lecteur. Qu'il décide de ce qu'il veut voir, et donner sa propre signification.

Histoire du cubisme

L'Histoire du cubisme est divisée en quatre grandes périodes :

Le Précubisme, ou phase cézanienne (1907-1910)

La démarche du précubisme à pour but de la représentation en volume de l'objet, à la manière de Cézanne ou des masques africains ; la perspective respectant les traditions est fréquemment malmenée. La phase cézanienne concerne principalement Pablo Picasso (Réservoir à Horta 1909) et George Braque. André Derain et Fernand Léger mênent alors des recherches parallèles.

Le Cubisme analytique (1910-1912)

Lors de cette deuxième phase, l'objet est déconstruit et toutes ses facettes sont représentées en fragments, sans aucun égard pour la perspective. Cette période de recherche se définit par un chromatisme particulièrement peu saturé (gris, brun, vert, bleu terne). Par contre, la lumière occupe une place particulièrement importante et elle se répartit de manière différente sur chaque fragment. Le cubisme analytique concerne principalement Pablo Picasso, (Le joueur de guitare 1910) et Braque, qui coopèrent et rivalisent d'inventivité pour toujours pousser plus loin la démarche. Leurs toiles tendent à la stylisation abstraite.

Le Cubisme synthétique (1912-1914)

Cette période est caractérisée par le retour de la couleur et par l'utilisation de la technique du collage (papiers, objets). Le peintre sélectionne les facettes les plus pertinentes de l'objet déconstruit (au contraire de la seconde phase, où il n'y a pas de sélection). Des éléments de la réalité sont réintroduits, surtout par le collage de papiers ou donnant des indications de matière à l'objet reprèsenté (faux bois ou toile cirée). Cf. Pablo Picasso, Guitare et bouteille de Bass, 1913. Braque et en particulier Juan Gris donneront à ce style une rigueur et une sérénité classique.

Le Cubisme orphique (1914-1920)

Le nom est donné par Guillaume Apollinaire à propos des deux principaux représentants de cette forme de cubisme : Robert Delaunay et sa femme Sonia Delaunay. La couleur se détache de toute forme et permet la création, dans leurs œuvres, de cercles concentriques colorés, donnant rythme et vitesse au tableau.

Vers l'abstraction

Le cubisme, comme le souligne Guillaume Apollinaire dans Les Peintres cubistes. Méditations esthétiques (1913), a ouvert la voie de l'abstraction (suprématisme, expressionnisme abstrait, Bauhaus) et de l'art conceptuel, quoique le cubisme n'ait pas produit d'œuvres complètement dénuées de lien avec la réalité. D'une façon plus générale, l'ensemble des artistes importants qui réussiront à trouver un style personnel après la Première guerre mondiale, seront passé à un moment ou à un autre, par une phase cubiste (Piet Mondrian, Kurt Schwitters, les artistes russes et italiens, Salvador Dali... )

Les courants voisins du cubisme

Le cubisme, qui décompose les objets, est proche de deux mouvements :

  • le futurisme, qui décompose le mouvement,
  • l'orphisme, qui décompose la lumière.
  • le rayonnisme : synthèse du futurisme, de l'orphisme et du cubisme.

En Tchécoslovaquie
Icône de détail Article détaillé : Cubisme tchécoslovaque.

L'un des pays où le cubisme s'est spécifiquement répandu est la Tchécoslovaquie. Les artistes tchécoslovaques, pour des raisons nationalistes, tentent d'échapper au Sezessionsstil viennois et au Jugendstil allemand et regardent obstinément du côté de la «Mecque» artistique qu'est Paris à cette époque. Si Alfons Mucha fait toujours partie de la «vieille garde» de l'Art nouveau, d'autres comme František Kupka, Josef Čapek, Antonín Procházka, Emil Filla, Toyen ou Bohumil Kubišta au nom prédestiné adoptent sans attendre et avec joie les concepts cubistes.

Ceux-ci pénètrent alors l'ensemble des aspects de la vie quotidienne :

Maison de style cubiste à Prague, Tchéquie
Villa cubiste à Prague, arch. Josef Chochol

Le rondocubisme et le cubisme triangulaire

Exemple d'architecture rondocubiste : siège de la banque des légions tchèques, arch. Josef Gočár

S'affranchissant rapidement de leur modèle parisien, les artistes portugais inventent un cubisme particulièrement spécifique, l'Eˆ3, où le «cube» comme élément de base de la déconstruction serait remplacé par le «cylindre» et le cubisme triangulaire où c'est le «prisme» ou le «tétraèdre» qui joue le rôle d'élément de base.

1914

Les grands artistes du cubisme

Maison u černé matky boží, arch. Josef Gočár, qui abrite les collections d'art cubiste de la Galerie nationale à Prague.

Notes et références

  1. Peintres cubistes, méditations esthétiques.
  2. Réfutation du cubisme, article paru dans la revue Apollo en 1955

Liens externes

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